ericetles2jacques

Samedi  1^er septembre  St Côme d’Olt-----Estaing   18km

   Nous avions prévu, une étape courte afin de pouvoir revenir en voiture, dormir à St Côme et profiter de l’après-midi avec nos compagnes. Elisabeth et Jacqueline devant reprendre le travail le lundi. Mais Eric a passé une mauvaise nuit. Malgré les soins de la veille, l’orteil lui fait mal. Et pour les deux autres, ça tiraille aussi au moment  au moment de se mettre en route. Il faut dire que les marcheurs n’apprécient pas trop les séquences de goudron et bitume de toutes sortes. La dureté du sol échauffe vite le pied et sollicite beaucoup tendons et articulations. Chaque jour, nous découvrons de nouvelles douleurs inconnues la veille. Donc, nous traversons notre beau village encore un peu endormi et juste après le pont sur le Lot, nous tournons à droite.

  Au bout d’ un kilomètre, nous attaquons le sentier qui monte vers la fontaine des Romieux (Ce terme désignait les pèlerins de Rome, mais en patois occitan, il faut le rapprocher des « roumègues » : les ronces. Le pèlerin n’est-il pas celui qui arpente les ronces du chemin ? Dans la région, romieu, roumégous, roumes sont devenus des noms propres et roumeguer veut dire « râler »).

  Pour en revenir à cette fontaine, en fait il ne s’agit que d’une auge circulaire à même le sol et actuellement cimentée, qui, autrefois recueillait un peu d’eau pour le marcheur. La montée est assez rude, bien que la plupart du temps à l’ombre d’un bois, et elle nous conduit sur une petite crête où passe une petite route.

  Au ras du goudron, il y a creusé dans le rocher, trois sarcophages, ou du moins ce qu’il en reste, qui serait d’époque mérovingienne. Là, le GR a été dévié, quelques mauvais coucheurs se disaient gênés par le passage des marcheurs !! De fait, j’emprunte pour la première fois une nouvelle section, qui utilise le chemin du « concasseur » ainsi que les espalionnais l‘appelle, puisqu’il conduit à une carrière de basalte, aujourd’hui désaffectée.

   Un raidillon de quelques dizaines de mètres débouche au pied de la statue de la vierge de Vermus qui domine le Lot et Espalion. (Vermus serait la latinisation de Vielhs Murs, un village antérieur à la  fondation d’Espalion qui vu son emplacement  protégeait ses habitants des attaques des Maures). La descente toujours trop caillouteuse pour Eric nous mène à la chapelle de Perse,

 puis rapidement nous serons devant l’office de tourisme à 10 heures, toujours à la recherche d’un joli tampon. Nous quitterons Aude qui nous a accompagnés durant ce bout de chemin, puis nous longerons le Lot, évitant ainsi une pénible traversée des zones pavillonnaires.

   Encore un peu de route, où nous n’avons pas trop de place sur le bas-côté pour éviter les voitures qui roulent vite, et nous voici devant l’église de St Pierre de Bessuejouls.  Celle-ci possède une chapelle en étage de type wisigothique et daterait de l’an mille. 

   Et encore une rude grimpée pour atteindre le plateau, à croire que l’on aime ça ! La petite route qui suit traverse des pâtures où paissent des troupeaux de vaches limousines.

  Les taureaux impressionnants méritent bien une photo.

  Les buis tendent à se refermer sur le sentier qui descend, et la cloche de l’église de Trédou sonne midi lorsque nous y arrivons.

   Maintenant nous sommes dans la plaine de Verrière, et la route fait de nombreux détours que nous aurions aimé éviter pour arriver dans le village. Les vieilles maisons sont restaurées et fleuries. Il nous reste à faire un dernier effort pour parcourir les deux kilomètres qui nous séparent d’Estaing. 

   Cécile arrivera pour nous récupérer, et dans l’après-midi, Eric sera obligé d’aller aux urgences de Rodez. Il reviendra tard dans la soirée avec « un bulletin d’arrêt de travail ». Ce qui bouleversera un peu notre calendrier. La moyenne n’a pas été terrible, mais une fois de plus, il a fallu un peu d’abnégation. Le pèlerin voulait toujours aller plus loin, outre, Ultreïa !