ericetles2jacques

Etape 5 : Nasbinals / St Côme d'Olt

 

 

Vendredi 31 août      Nasbinals----St Côme d’Olt    33km

 

 

   Après avoir avalé deux œufs au plat et un morceau de fromage de Laguiole, nous quittons Nasbinals à 7h45. Nous traversons un petit bois sombre qui nous protège du vent et de la fraicheur du matin.

 

 

 

 

  Puis nous nous dirigeons vers le bas des pistes de la petite station de ski locale. Une plaque commémorative à la mémoire d’un pèlerin décédé jette un peu le trouble. On peut mourir sur le chemin de Compostelle comme au moyen-âge !

  Nous continuons à nous élever progressivement vers la ferme de Pascalet puis après avoir franchi le ruisseau et  le passe d’une clôture,

 

 

 

nous montons  résolument dans les devèzes (grandes prairies constituant « une montagne ») peuplées de vaches d’Aubrac, de leurs veaux et aussi….. du taureau.

 

 

 

 

 

Les bosquets de hêtres sensés nous abriter du vent sont agités et la lumière du soleil matinal éclaire les crêtes marquées par les murettes qui filent à l’infini. Au loin, le Puech de Gudette s’élève majestueusement. Il est bien connu car à son pied se trouve la croix des trois évêques, nommée ainsi, car se trouvant aux confins de trois évêchés, trois départements (Cantal, Aveyron, Lozère) et donc trois régions, elle vit à plusieurs reprises des manifestations religieuses.

 

  Suivant une ancienne draille qui lors des transhumances distribuait les troupeaux vers les montagnes,

 

 

nous passons aux environs de 1400 mètres d’altitude, dominant l’ancienne dômerie d’Aubrac.

 

 

 

 

  Aubrac est  la seule construction spécialement bâtie pour sauver le pèlerin des bandits de grands chemins, de la neige, de la faim. Il faut conter rapidement ici, l’histoire d’Adalard, ce seigneur flamand qui fut sauvé miraculeusement d’une attaque, en ayant fait vœu de construire un refuge, et rappelé à l’ordre lors de son retour par une seconde attaque. Depuis le 11eme siècle Aubrac a bien changé, mais a gardé cette austérité qui convient bien à cette terre d’accueil pour les voyageurs.

 

   Laissons donc les choucas qui survolent les sorbiers au pied de l’église et de la tour des Anglais, ainsi que la statue du Cantalès (le chef des buronniers, celui qui dose le sel et la présure pour fabriquer le fourme qui donnera le fromage de Laguiole) qui trône sur la petite place. Un petit casse-croûte vite avalé, poussés par le vent du nord, l’Ecir, nous empruntons le sentier, un peu avant la croix des pendus : lieu où les moines et chevaliers avaient installé les fourches patibulaires. Les cadavres suspendus des mauvais larrons prévenaient les malintentionnés du sort qui leur était réservé.

 

   Il faut peu de temps pour atteindre, par un « petit chemin qui sent la noisette » Belvezet. C’est une ruine d’un petit castelet planté sur un dyke volcanique (appelé aussi suc dans certaines régions).

 

 

 

  Habituellement, les framboisiers qui bordent, de part et d’autre, le sentier, sont généreux, mais cette année, il n’y a rien à déguster, même les mûres sont minables. Plus bas le chemin s’enfonce entre des murettes, tandis qu’un panneau sur un arbre interdit l’entrée dans une prairie. Il ne s’agit pas de fauves dangereux, mais de vaches Highland importées d’Ecosse. Même si les ruminants sont paisiblement couchés,  ces vaches sont d’un gabarit exceptionnel… quand à leurs cornes !!!

 

 

 

     Après une belle maison bien entretenue,

 

 

 

 

le sentier devient franchement rocailleux, puis raviné et parfois glissant au point que la mairie prévient le randonneur des dangers de ce passage.

 

 

 

 

Encore quelques pas et nous atteignons la route qui descend vers St Chély.

 

 

  Mais voici un groupe de » jeunes filles «  qui nous barre la route, et qui ne nous ouvre l’octroi que contre des « gros bisous ». Nos dames accompagnées de Aude apportent le pique-nique et nous accompagneront tout l’après-midi. Une ondée perturbera le repas, mais ne dérangera pas ni le pèlerin, ni le buronnier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Dans le bas du village, nous franchissons la Boralde sur le pont du pèlerin.

 

 

   Au pied de la croix centrale, il est un peu difficile de le reconnaître tant il est érodé.

 

 

 

 

 

  Nous remontons la route au-dessus du cimetière pour atteindre les quelques maisons du Recours, puis c’est la hêtraie que j’aime tant. Les magnifiques arbres laissent filtrer une douce lumière.

 

 

 

 

 

 

  La petite troupe avance ainsi vers les Cambrassats, un hameau aux vieilles maisons, puis il nous reste à parcourir plus d’un kilomètre sur la route qui recouvre l’ancienne voie romaine, qui passe au sud d’Aubrac, reliant Lyon à Toulouse. Lestrade, nom issu de La Strada, (la voie) est une halte imposée puisque là se trouve la maison de naissance de la grand-mère de Jacques LM et où sa mère a passé son enfance. Il est étonné de voir le vieux fournil complètement restauré et sous son auvent décoré des boissons sont à la disposition des randonneurs, moyennant un petit euro de participation. 

 

 

 

 

 

 

 

   Une longue descente nous attend dans la châtaigneraie,

 

 

 

puis à une croisée de chemin un panneau routier indique que celui-ci nous est strictement "réservé"...

 

 

   Il faut dire que vu l’état de dégradation aucun engin n’est susceptible de l’emprunter, ne sachant nous-mêmes parfois où poser le pied.

 

 

    Il ne reste qu’à traverser un petit ruisseau sur un pontet constitué de deux vieux poteaux électriques couchés côte à côte. Quelques mètres de route et nous longeons une nouvelle fois la Boralde, après un pont que les historiens locaux attribue à François 1er, lors de son passage dans la région. Evitant de remonter au hameau de La Rozière pour s’épargner une grande descente caillouteuse à souhait (certains commencent à tirer la patte) nous suivons la petite route traversant Martillergues et la Rigaldie.

 

 

 

 

  St Cöme est tout proche. Il faudra passer au syndicat d’initiative pour obtenir le tampon sur notre crédential

 

 

 

et se rendre à notre maison qui pour l’occasion s’est convertie en gîte d’étape, gîte qui offre pastis, aligot et soins des pieds...

 

 



05/09/2012
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