ericetles2jacques

18 octobre  2012     Azofra---Redecilla del Camino       26km

   Lorsque nous parlons de commerces souvent, il ne s'agit que d’une ou deux petites épiceries- dépôts de pain et d'un bar. Hier soir, voulant visiter  l’église, nous en avons été empêchés par un attroupement de tout le village sûrement dû à des obsèques. Du coup, nous sommes allés au bar qui était vide lorsque nous consommons notre cerveza. La cérémonie achevée, il s’est empli comme par enchantement. Tout le monde a bu son coup et discuté bruyamment. Personne n’a payé en partant; c’était sûrement la tournée du mort…

  Ce matin, nous reprenons la route ou plutôt une large piste. La vigne tend à disparaitre au profit de grands champs,

et nous longeons l’autoroute pendant un long moment, trop long pour être passionnant.

   Puis, en pente douce, nous évoluons vers Ciruñuela. Le chemin passe près d'un green, oui un golf. Des immeubles modernes, des quartiers de pavillons identiques, des pelouses bien entretenues: sans doute une station de vacances, mais tout est fermé comme dans une ville morte et beaucoup de logements sont à vendre. Mais c est aussi vrai dans les vieux villages, signe de la grave crise immobilière.

   Encore un coteau à franchir et Santo Domingo de la Calzada est face à nous. Il y a 40 ans c’était un petit village, actuellement c’est une ville qui vit du tourisme essentiellement. Il faut dire que c’est une étape particulière sur le camino.

   Dans l’église, il y a une poule et un coq. La légende dit qu’un jour, un couple de pèlerins et leur fils dormaient dans une auberge. La servante tenta de séduire le jeune homme mais échoua, celui-ci n’avait qu’une idee : Santiago. Pour se venger, elle l’accusa d avoir volé des couverts en argent. Il fut jugé et pendu. Saint Jacques fit alors un miracle et lui rendit la vie. A cette nouvelle, le juge incrédule déclara qu’il était aussi mort que la poule qu’il s’apprêtait à manger. Aussitôt, la poule retrouva la vie et depuis il y a des volailles dans l’église.

   Nous continuons vers Grañon en longeant de nouveau l’autoroute. Les routes sont droites à l’infini à travers une grande plaine de champs labourés. Il n y a pas une seule maison.

   Dans Grañon, nous suivons comme partout la calle Mayor qui est aussi toute droite.

   Puis, il reste 3km pour atteindre Redecilla et notre gite mais avant, une grande colonne annonce que nous entrons en Castille. Il n y a pas de magasin d’alimentation, et vu le prix du gite 5 euros, nous prendrons le menu des peregrinos au resto à côté.