Etape 3: Chanaleilles / Aumont-Aubrac
Mercredi 29 août 2012 Chanaleilles----Aumont-Aubrac 31km
Après avoir chaussé des pompes encore humides, nous quittons le gîte à 7h45, sachant que nous partons pour une longue journée de marche. Nous avons bien repéré sur le GPS le chemin qui doit nous éviter le détour (commercial) par le gîte du Sauvage, même si l’endroit est superbe. En plus , nous avons eu les renseignements du propriétaire qui nous affirme que l’ancien balisage est conservé. Une fois de plus, ce sera erroné. A peine dépassé Chazeaux, nous nous engageons sur l’ancien chemin qui a pour but de nous éviter quelques lacets de route.
Mais au lieu de rejoindre celle-ci, alors que nous n’en étions qu’à quelques mètres, nous nous engageons à gauche suivant un sentier qui se rétrécit de plus en plus au fur et à mesure que nous pénétrons dans un bois. Un barbelé met fin à nos espoirs d’en sortir rapidement. Une fois franchi, il faut en passer un second après avoir contourné de vieilles souches, des arbres abattus, des ronces et autres taillis. Finalement, nous rencontrons un chemin qui serpente entre des tourbières et des prairies grasses.
Nous arriverons enfin à la route qui grimpe à l’oratoire et la chapelle St Roch à 1290m d’altitude. Ce lieu est fréquenté par les pèlerins depuis le 12ème siècle.
Un petit bois de pins protège des framboisiers qui par chance portent quelques fruits. Nous descendons progressivement vers le croisement avec le GR4 et le panneau du chemin nous indique qu’il nous reste encore un bon nombre de kilomètres à parcourir pour arriver à Compostelle.
Mais gardant le moral, et appréciant la beauté des ponts de pierres, nous continuons de plus belle, profitant des myrtilles au passage.
Après avoir traversé le Rouget, nous approchons de St Alban sur Limagnole. Cette bourgade fut célèbre dans les années 1960-70 pour son hôpital psychiatrique qui pour la première fois au monde « mettait les Fous en liberté ». Beaucoup de pensionnaires vivaient dans des familles, ou pouvaient circuler en liberté dans le village, d’autres effectuaient des travaux dans les fermes voisines. Cette expérience connut une ampleur sans précédent, et des psychiatres de tous pays sont venus partager cette expérience.
Le « camino » nous fait passer à proximité de l’hôpital par un détour dans une zone pavillonnaire. Enfin, nous sommes dans la rue commerçante juste à midi. C’est là que devant une boucherie-charcuterie Jacques a une inspiration géniale et craque pour des rillettes d’oie que la vendeuse lui servira généreusement. Elles seront vite dégustées sur le banc d’un petit jardin public tout proche. A la réflexion, je pense qu’il y avait un regret de celles de St Agrève.
Le chemin quitte la route en bas de la ville et monte sur une butte qui offre un beau point de vue sur la petite ville, puis il faudra s’engager dans une montée plus sèche et plus longue, le chemin est raviné et rebondit de racines d’arbres en racines d’arbres comme un escalier défoncé.
A Chabannes, une petite aire de pique-nique présente une fontaine publique installée dans un bloc de granit dressé. Le ravitaillement en eau étant assuré, nous continuons en direction des Estrets, multipliant les côtes ravinées. Mais la descente qui nous fait plonger sur le village l’est autant. Pour une fois, nous pourrons visiter la petite église. Celle-ci, avec son clocher en peigne typique de l’art roman auvergnat, est encastrée entre les maisons.
Une nouvelle montée nous conduit à Bigose, et une fois de plus les derniers kilomètres nous semblent ne pas finir. Nous traversons Aumont un peu gênés par la circulation, car la sortie de l’A75 n’est pas loin. Notre gîte, « la route d’Aubrac » est tout aussi accueillant que les précédents, et surprise, nous avons droit à de bons lits avec couette et draps.
Pour économiser mes pôvres pieds bien mal en point, Eric et Jacques se chargent d’acheter deux bocaux de tripous (NDLR tripous au pluriel s’écrit avec un S et non un X comme on le voit partout : Hiboux, choux, genoux… d’ailleurs les tripous se mangent obligatoirement par deux au minimum !) Ceci dit l’accompagnement sera du riz cantonnais, faute de patates ! Le doux parfum qui s’exhale de la casserole fera poser beaucoup de question aux autres pensionnaires, mais aucun n’a voulu être initié dans la confrérie !!!!
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